Windows 11 va enfin pouvoir se mettre à jour sans redémarrer le PC

Windows 11 va enfin pouvoir se mettre à jour sans redémarrer le PC

Microsoft vient d'introduire dans Windows 11 une méthode de mise à jour "à chaud", capable de corriger des failles sans imposer le redémarrage du système. Une évolution réservée pour le moment aux PC d'entreprise, en attendant son extension au grand public.

Redémarrer son ordinateur en plein travail à cause d'une mise à jour de sécurité ? C'est une routine agaçante que Microsoft commence enfin à bousculer. Depuis la mise à jour KB5058497, déployée le 13 mai 2025, les utilisateurs de Windows 11 Entreprise peuvent installer certaines mises à jour de sécurité sans interrompre leur session. Cette avancée repose sur le principe du hotpatching, déjà utilisé dans le monde des serveurs, qui permet d'appliquer des correctifs directement en mémoire vive, sans redémarrage du noyau du système.

Hotpatching : une évolution pas nouvelle mais très attendue

Techniquement, la méthode ne touche qu'aux portions spécifiques de code concernées par la faille ou le bug. Le système injecte les correctifs à la volée dans des zones mémoire inutilisées, en redirigeant les processus en cours vers ces nouvelles instructions. Pendant ce temps, les fichiers modifiés sont également copiés sur le disque, assurant la persistance des changements même après une extinction classique. Résultat : l'utilisateur ne voit rien, ne perd pas son travail, et continue à utiliser son PC comme si de rien n'était. L'opération se fait littéralement en arrière-plan.

La technique du hotpatching n'est pas une révolution dans l'univers Microsoft. Depuis plusieurs années, elle est utilisée sur Windows Server, le système d'exploitation destiné aux infrastructures critiques. Mais son arrivée sur la version client de Windows 11 (édition 24H2) marque une première. Jusqu'ici, même les petites mises à jour de sécurité nécessitaient un redémarrage, sauf rares exceptions comme celles de Microsoft Defender. Avec la mise à jour KB5058497, déployée le 13 mai, ce verrou saute enfin — du moins pour une partie des utilisateurs.

Ce privilège reste cependant réservé aux entreprises. Seule l'édition Windows 11 24H2 Entreprise peut profiter du hotpatching. Les particuliers, même équipés d'un PC sous Windows 11 Pro ou Famille, devront encore subir les redémarrages. Ils reçoivent des correctifs identiques (comme KB5058411), mais nécessitant toujours une interruption du système. Microsoft n'a pas encore annoncé de date pour une éventuelle démocratisation du procédé, bien que son fonctionnement côté client soit désormais opérationnel. Une généralisation semble envisageable, mais rien n'est garanti à court terme.

Mise à jour sans redémarrage : le futur de Windows Update

Il faut aussi souligner que cette mise à jour sans redémarrage ne concerne que les correctifs intermédiaires. Tous les trois mois, une verison dite baseline update est diffusée pour intégrer les derniers correctifs et potentiellement ajouter de nouvelles fonctions. Ce type de mise à jour trimestrielle nécessitera toujours un redémarrage complet du système, car elle touche des composants trop profonds pour être modifiés à chaud. Entre deux cycles, Microsoft publiera donc des hotpatches mensuels — légers et discrets — sans demander à l'utilisateur de lever le petit doigt. Voici ce que Microsoft a prévu comme calendrier pour les mises à jour mensuelles de Windows 11 24H2  Entreprise, comme détaillé dans sa note technique :

  • Mise à jour classique (avec redémarrage) : janvier, avril, juillet et octobre
  • Mise à jour à chaud (sans redémarrage) : février, mars, mai, juin, août, septembre, novembre et décembre

Avec cette technologie, Microsoft cherche à rendre l'engtretien de Windows moins pénible au quotidien, pour les professionnels comme du grand public. Si l'on en croit les premiers retours, l'intégration est si transparente qu'il faut aller vérifier dans l'historique des mises à jour pour se rendre compte qu'un patch a été appliqué. Un jour peut-être, les redémarrages obligatoires deviendront l'exception plutôt que la règle — à condition que Microsoft tienne sa promesse d'étendre cette technologie au-delà des grandes entreprises.